Avant de commencer: cet article présente des notions générales sur la diversification et la construction d’un portefeuille au Canada. Il est à titre informatif seulement et ne constitue pas un conseil financier personnalisé.

Point de départ

Quand j’ai commencé à investir au Canada, je me suis assis avec un conseiller bancaire chez la Banque Scotia. Ensemble, nous avons bâti ce que je croyais être un plan solide : 30 % dans le Fonds de dividendes canadiens Scotia et 70 % dans le Fonds indiciel Nasdaq Scotia. Autrement dit, un gros pari sur les actions à dividendes canadiennes et la techno américaine.

À l’époque, ça semblait être un bon mélange. Les banques et compagnies énergétiques canadiennes étaient fiables, et le Nasdaq regorgeait de croissance excitante. Mais avec du recul, et après avoir lu beaucoup d’études, ce n’était pas une excellente stratégie pour un débutant. Mon portefeuille était concentré dans seulement deux zones du marché mondial. Il me manquait des obligations, des actions internationales, de l’immobilier et le genre d’équilibre qui te garde stable à travers tous les cycles boursiers.

Cette expérience m’a appris ma première leçon en investissement : la diversification compte plus que d’essayer de deviner le prochain gagnant.

Ce guide s’adresse aux débutants et à tous ceux qui veulent bâtir une base solide. Tu vas découvrir ce qu’est la diversification, pourquoi elle est importante et comment l’appliquer au Canada avec des exemples concrets.

À retenir
La diversification répartit ton argent entre différents placements. Elle réduit le risque, stabilise les rendements et t’offre la meilleure chance de faire croître ton patrimoine à long terme.

Introduction

Si tu commences à investir, tu as sûrement déjà entendu la phrase : « Ne mets pas tous tes œufs dans le même panier. » Cette sagesse simple est le cœur de la diversification. C’est l’étape la plus importante pour te protéger contre les risques inutiles tout en donnant à ton argent les meilleures chances de croître.

Au Canada, nous avons la chance d’avoir des outils comme le CELI et le REER, en plus d’un large choix de FNB qui rendent la diversification simple et abordable. La vraie question n’est pas de savoir si tu peux diversifier, mais comment le faire de façon adaptée à ta tolérance au risque, à ta situation et à tes objectifs.

Qu’est-ce que la diversification?

La diversification, c’est répartir tes investissements entre plusieurs types d’actifs, secteurs et régions pour qu’un seul revers ne fasse pas couler ton portefeuille.

Imagine : si tu mises tout sur une compagnie pétrolière canadienne et que le prix du pétrole s’effondre, ton portefeuille s’effondre aussi. Mais si tu détiens aussi de la techno américaine, de la santé européenne, de la consommation dans les marchés émergents et quelques obligations canadiennes, les mauvaises nouvelles dans un secteur sont équilibrées par les bonnes dans un autre.

Les recherches d’Eugene Fama et Kenneth French, entre autres, démontrent que la diversification réduit la volatilité sans réduire les rendements à long terme. Dit simplement, c’est la différence entre une nuit blanche et un plan d’investissement serein.

Pourquoi la diversification est importante

Les marchés évoluent par cycles. Une année, ce sont les banques canadiennes qui montent en flèche. L’année suivante, c’est la techno américaine. Les obligations semblent ennuyantes la plupart du temps, mais elles tiennent le coup quand les actions chutent.

La diversification n’est pas une question de prédire le prochain gagnant. C’est construire un portefeuille capable d’affronter toutes les conditions du marché.

Comme le disait John Bogle, fondateur de Vanguard : « Ne cherchez pas l’aiguille dans la botte de foin. Achetez la botte de foin. » La diversification, c’est justement ça.

Les principaux piliers d’un portefeuille diversifié

Pour les investisseurs canadiens, voici les catégories clés :

  • Actions canadiennes – Banques, énergie, télécoms, ressources. Des FNB comme XIC ou VCN couvrent le marché local.
  • Actions américaines – Les leaders mondiaux en techno, santé, biens de consommation. VUN ou VTI sont de bons choix.
  • Actions internationales – Europe, Asie, marchés émergents. XEF et XEC complètent l’exposition.
  • Obligations – Les amortisseurs de portefeuille. ZAG ou XSB couvrent les obligations canadiennes.
  • FPI (REITs) – Immobilier sans la gestion d’immeubles. ZRE investit dans des centres commerciaux, bureaux et appartements.
  • CPG (GICs) – Placements garantis et très sûrs. Idéal pour le court terme, mais avec un potentiel limité.

Biais domestique: pourquoi les Canadiens investissent localement

Beaucoup d’investisseurs détiennent naturellement plus de leur marché local que ce que suggère la pondération mondiale. Et au Canada, ce n’est pas forcément une erreur.

  • Moins de volatilité – Les études montrent que les portefeuilles avec 25 à 30 % d’actions canadiennes ont des rendements plus stables qu’un portefeuille purement mondial.
  • Avantage fiscal – Les dividendes canadiens sont fiscalement avantageux dans un compte non enregistré.
  • Familiarité – C’est plus facile de rester investi dans des entreprises que tu connais en période difficile.

Le Canada ne représente que 3 % du marché mondial, donc miser 100 % local est risqué. Mais un biais domestique réfléchi, autour de 20 à 30 % d’actions canadiennes, trouve souvent le juste équilibre.

Mettre le tout ensemble : risque, cycle de vie et simplicité

La diversification, ce n’est pas seulement posséder plusieurs actifs, c’est avoir le bon mélange pour ta situation. Deux éléments comptent: ta tolérance à la volatilité et ton besoin de stabilité quand tu approches du moment où tu devras dépenser ton argent.

Il faut distinguer volatilité et risque. Les actions bougent plus à court terme, mais sur des décennies, elles battent généralement les obligations et protègent mieux contre l’inflation. Comme le rappellent Charles Ellis et Jeremy Siegel, plus tu gardes des actions longtemps, plus elles deviennent « sûres » par rapport aux revenus fixes. Les obligations adoucissent la volatilité, mais elles ne protègent pas ton pouvoir d’achat.

Mettre le tout ensemble : des portefeuilles simples qui fonctionnent

Pour les débutants, le moyen le plus simple de diversifier est avec un FNB tout-en-un. Ces fonds regroupent actions canadiennes, américaines, internationales — plus des obligations — dans un seul produit. Ils se rééquilibrent automatiquement et coûtent beaucoup moins cher que les fonds communs.

Option 1 : Un seul FNB (recommandé pour la plupart des débutants)

  • VEQT – 100 % actions. Croissance maximale, mais plus de volatilité.
  • VGRO – 80 % actions, 20 % obligations. Croissance avec un coussin.
  • VBAL – 60 % actions, 40 % obligations. Équilibré et plus stable.
  • VCNS – 40 % actions, 60 % obligations. Conservateur, pour ceux qui privilégient la stabilité.

Pourquoi ça marche: avec un seul FNB, tu possèdes instantanément des milliers d’entreprises partout dans le monde, plus des obligations. Pas besoin de rééquilibrer toi-même. Choisis simplement le FNB adapté à ta tolérance au risque et ajoute régulièrement de l’argent.

💡Astuce: Vanguard n’est pas le seul fournisseur de FNB tout-en-un. Au Canada, BMO, iShares (BlackRock), et Fidelity offrent aussi d’excellentes options. Va voir leurs sites officiels pour comparer les portefeuilles (actions vs obligations) et choisir celui qui correspond le mieux à ton profil.

Option 2 : Construire soi-même (pour ceux qui veulent plus de contrôle)

Exemple avec 10 000 $ dans un CELI :

  • 30 % actions canadiennes (XIC) = 3 000 $
  • 40 % actions américaines (VUN) = 4 000 $
  • 20 % actions internationales (XEF) = 2 000 $
  • 10 % obligations (ZAG) = 1 000 $

C’est diversifié à l’échelle mondiale avec un peu d’obligations canadiennes. Mais il faut rééquilibrer chaque année et rester discipliné.

Erreurs fréquentes à éviter

  1. Miser trop sur le Canada – Un biais domestique est correct, mais un portefeuille 100 % canadien concentre trop ton risque dans quelques secteurs. Mon premier portefeuille — 30 % dividendes canadiens et 70 % Nasdaq — semblait équilibré, mais en réalité il manquait de diversification mondiale et d’obligations.

💡Astuce : si ton portefeuille se résume au Canada + techno américaine, tu passes à côté de plus de 80 % des occasions mondiales.

  1. Courir après les gagnants – Miser sur le secteur vedette de l’an dernier est dangereux. Les leaders changent. La diversification te protège de ce piège.
  2. Mal comprendre le risque – Les actions sont volatiles à court terme, mais sur le long terme, elles sont plus sûres que les obligations contre l’inflation. Le vrai risque, c’est de perdre du pouvoir d’achat.
  3. Trop compliquer le portefeuille – Plus de FNB ne veut pas dire plus de diversification. Souvent, un seul FNB tout-en-un suffit.

Conclusion

La diversification n’est peut-être pas excitante, mais c’est le moteur discret de la création de richesse. Elle amortit les chocs, stabilise les rendements et te garde investi assez longtemps pour que les intérêts composés fassent leur travail.

Pas besoin de prédire le marché ou de trouver la prochaine vedette boursière. Tu as besoin d’un plan adapté à ton cycle de vie, équilibrant exposition locale et mondiale, avec des frais bas. Pour beaucoup de Canadiens, ça veut dire un mélange simple de FNB larges ou même un seul FNB tout-en-un.

Commence aujourd’hui, reste constant et laisse la diversification faire son travail en arrière-plan pendant que tu vis ta vie.

Avertissement

Je ne suis pas conseiller financier agréé. Les informations présentées dans cet article sont uniquement à des fins éducatives et ne constituent pas des conseils financiers ni une recommandation d’acheter ou de vendre un placement. Chaque situation financière est différente — faites toujours vos propres recherches et, au besoin, consultez un professionnel qualifié avant de prendre des décisions d’investissement.