Petite note avant de commencer : je partage ici mon point de vue sur les actions, les obligations et les liquidités au Canada. Ce sont des informations générales pour vous aider à comprendre la base, et non des conseils financiers personnalisés pour votre situation.
La plupart des gens commencent avec la même question : « J’ai de l’argent de côté. Qu’est-ce que je fais avec ? »
Vous regardez votre compte d’épargne et constatez qu’il ne rapporte presque rien. Puis vous entendez parler de la bourse et de comment les gens y font beaucoup d’argent (ou en perdent). Et là, quelqu’un mentionne les obligations, ce qui semble juste compliqué.
Il est facile de se sentir bloqué.
La bonne nouvelle est que les actions, les obligations et les liquidités ne sont pas si complexes. Ce sont simplement différents outils pour différents objectifs. Voyons ensemble ce que fait chacun d’eux.
1. Les Liquidités : Le rôle de « Sécurité »
Les liquidités (ou l’argent comptant), c’est ce que vous connaissez le mieux. C’est l’argent dans votre compte-chèques, votre compte d’épargne à intérêt élevé (CEIE) ou dans un CPG (Certificat de placement garanti).
- Le bon côté : C’est sécuritaire et stable. Vous savez exactement combien vous avez. Vous avez besoin de liquidités pour votre fonds d’urgence et pour tout achat important prévu dans la prochaine année ou les deux prochaines années.
- Le mauvais côté : Ça ne pousse pas. En fait, cet argent perd lentement son pouvoir d’achat à cause de l’inflation. Si l’inflation est de 3 % (selon la Banque du Canada), vos liquidités doivent rapporter 3 % juste pour rester à niveau. Votre compte d’épargne ne fait probablement pas ça.
Les liquidités sont parfaites pour les besoins à court terme et la sécurité. Ce n’est pas un plan d’investissement à long terme.
2. Les Obligations : Le rôle de « Stabilité »
Quand vous achetez une obligation, vous prêtez votre argent à un gouvernement ou à une grande entreprise. En retour, ils promettent de vous rembourser la totalité à une date précise et de vous payer des intérêts réguliers entre-temps.
- Le bon côté : Les obligations sont le « lest » de votre portefeuille. Elles sont beaucoup moins volatiles que les actions. Quand les actions s’effondrent, les obligations gardent souvent leur valeur ou même montent, ce qui aide à adoucir les secousses. Elles fournissent aussi un revenu prévisible.
- Le mauvais côté : Les rendements sont plus faibles que ceux des actions. Les obligations ont aussi leurs propres risques. Si les taux d’intérêt montent, la valeur des anciennes obligations (avec des taux plus bas) a tendance à baisser.
Pensez aux obligations comme à un moyen de réduire le risque global de vos investissements. Elles ajoutent de la stabilité et sont un bon choix pour l’argent dont vous pourriez avoir besoin à moyen terme (par exemple, dans 3 à 10 ans).
3. Les Actions : Le rôle de « Croissance »
Quand vous achetez une action (ou titre de participation), vous achetez un tout petit morceau d’une vraie entreprise, comme une banque, une épicerie ou une compagnie de technologie. Vous devenez en partie propriétaire.
- Le bon côté : Sur le long terme, les actions ont le plus haut potentiel de croissance. C’est le meilleur outil que nous ayons pour battre l’inflation et bâtir une vraie richesse.
- Le mauvais côté : Cette croissance s’accompagne d’une forte volatilité. Le prix des actions peut varier énormément. Il est normal que le marché baisse de 10 %, 20 % ou même plus. C’est pourquoi les actions sont réservées à l’argent dont vous n’avez pas besoin avant longtemps (au moins 5 à 10 ans, mais de préférence plus).
Je me souviens de ma première action. Je vérifiais le prix chaque jour. C’était stressant. J’ai appris que les actions ne servent pas à « devenir riche rapidement », mais à « s’enrichir lentement » en laissant les entreprises croître pendant des décennies.
En bref : Les Trois Outils
Voici une façon simple d’y penser :
| Actif | Rôle principal | Risque | Potentiel de rendement |
| Liquidités | Sécurité / Liquidité | Très faible | Très faible (souvent négatif après l’inflation) |
| Obligations | Stabilité / Revenu | Faible à moyen | Faible à moyen |
| Actions | Croissance | Élevé | Élevé |
La Vraie Réponse : Il Vous Faut un Mélange
Alors, lequel est le meilleur ? Les actions ? Les obligations ? Les liquidités ?
C’est une question piège. Vous n’en choisissez pas un. Vous utilisez un mélange des trois.
Ce mélange s’appelle votre « répartition d’actifs », et c’est la décision d’investissement la plus importante que vous prendrez. Votre mélange parfait dépend de deux choses simples :
- Votre Horizon de Placement : Quand avez-vous besoin de l’argent ?
- Long terme (10+ ans) : Vous pouvez prendre plus de risques et détenir surtout des actions.
- Court terme (0-3 ans) : Vous avez besoin de sécurité et devriez détenir surtout des liquidités ou des CPG.
- Moyen terme (3-10 ans) : Un mélange équilibré d’obligations et d’actions est logique.
- Votre Tolérance au Risque : Comment vous sentiriez-vous si vos investissements chutaient de 20 % ?
- Si vous paniquiez et vendiez, vous avez besoin de plus d’obligations et de liquidités.
- Si vous y voyiez une opportunité d’achat, vous pouvez gérer plus d’actions.
- Soyez honnête avec vous-même. Comme le dit l’auteur Morgan Housel, la clé est d’être capable de s’en tenir à son plan.
La Touche Canadienne : Où Détenir Votre Mélange
Au Canada, nous avons deux outils incroyables pour protéger nos investissements de l’impôt : le CELI et le REER.
Ce ne sont pas des investissements. Ce sont des « abris » dans lesquels vous mettez vos investissements.
- CELI (Compte d’épargne libre d’impôt) : C’est un compte incontournable. Vous y mettez de l’argent (sur lequel vous avez déjà payé de l’impôt), et toute la croissance — provenant d’actions, d’obligations ou de CPG — est 100 % libre d’impôt, à vie. Vous pouvez trouver les règles officielles sur le site de l’ARC pour le CELI.
- REER (Régime enregistré d’épargne-retraite) : C’est un outil de retraite. Vous y mettez de l’argent avant de payer l’impôt dessus, ce qui vous donne un remboursement d’impôt maintenant. L’argent croît à l’abri de l’impôt, mais vous paierez de l’impôt lorsque vous le retirerez à la retraite (quand votre revenu sera probablement plus bas). Voici le guide de l’ARC pour le REER.
Vous pouvez détenir des actions, des obligations et des liquidités à l’intérieur de votre CELI et de votre REER. L’objectif est de remplir ces comptes en premier pour protéger votre croissance des impôts. Voir: CELI vs REER : Quel compte d’épargne choisir ?
Alors, Quel est le Point Principal ?
La chose la plus importante à retenir est que les actions, les obligations et les liquidités ne sont pas en compétition. Ce sont des coéquipiers qui ont des rôles différents.
- Les actions sont votre moteur de croissance.
- Les obligations sont vos freins pour la stabilité.
- Les liquidités sont votre fonds d’urgence et votre carburant pour les objectifs à court terme.
Votre travail consiste à créer un mélange qui correspond à votre propre horizon de temps et qui vous laisse dormir la nuit.
Prochaine Étape : Si vous débutez, votre prochaine étape pourrait être d’en apprendre davantage sur Comment diversifier votre portefeuille d’investissement : Guide du débutant ou Qu’est-ce qu’un fonds indiciel et un FNB, et pourquoi les Canadiens devraient-ils y investir?
Avis de Non-Responsabilité Complet
Cet article est à des fins d'information et d'éducation uniquement. Je ne suis pas un conseiller financier, et ceci n'est pas un conseil financier. Les informations fournies sont de nature générale et peuvent ne pas convenir à votre situation particulière. Tout investissement comporte des risques et vous pourriez perdre de l'argent. Vous devriez toujours faire vos propres recherches et envisager de consulter un professionnel qualifié avant de prendre des décisions financières.
